Quel est le bon éclairage?

Éclairage et habitat santé, confort visuel

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crédit photo:  Sumetho / FreeDigitalPhotos.net 

L’éclairage au sein de nos maisons joue un rôle important pour notre bien-être et se doit d’être étudié avec soin dans l’optique d’un habitat santé.

Il y a de nombreux aspects à prendre en compte pour optimiser et avoir un bon éclairage. Je vous propose de les passer en revue, avec les problématiques qui y sont liées, ainsi que les solutions de base pour avoir un éclairage sain.

 

Éclairage et habitat santé, quelques définitions

Commençons par voir quelles sont les caractéristiques importantes des différents types d’éclairage.
Qui dit éclairage, dit lumière. La lumière est plurielle et peut être caractérisée par différents paramètres qu’il est peut être utile de comprendre.
Vous avez probablement entendu parler de lumen, de lux, de watt, de degrés, de fréquences, … Mais qu’est-ce à dire, et à quoi cela peut-il bien nous être utile ?

Commençons donc par quelques définitions afin de mieux comprendre le sujet.

  • Lumen. Le lumen est l’unité de mesure de flux lumineux (équivalant au flux lumineux émis dans un angle solide de 1 stéradian par une source ponctuelle uniforme et ayant une intensité lumineuse de 1 candela) En gros, c’est l’énergie lumineuse émise par une source de lumière. Elle est souvent (et devrait être) signalée sur les emballages des ampoules ou lampes.

  • Lux. Le lux est l’unité de mesure d’éclairement lumineux (équivalant à l’éclairement d’une surface qui reçoit d’une manière uniformément répartie un flux lumineux de 1 lumen par mètre carré)
    En bref, c’est la lumière qui est reçue à un endroit donné.
    À noter que pour une même source lumineuse, plus la surface à éclairer est loin de cette source, plus son éclairement diminue, il est inversement proportionnel au carré de la distance.
    C’est généralement le lux qui va servir de référence pour déterminer les normes d’éclairement pour différents lieux ou activités, et sera un des paramètres importants pour notre bien-être.
    Par plein soleil, nous recevons de 50 000 à 100 000 lux, alors que la lumière par ciel clair d’une nuit de pleine lune sera de l’ordre de 0,3 à 0,5 lux.

  • Watt. Le watt est une unité de puissance (1 joule pendant 1 seconde).
    Au sens commun, il s’agit de la puissance consommée par une ampoule pour produire de la lumière, et dans l’article présent, nous nous limiterons à celle-ci. Elle est généralement bien indiquée sur les ampoules, et à tout le moins sur leur emballage.
    Il s’agit donc bien
    en l’occurrence de puissance consommée, et non d’efficacité. Vous avez certainement déjà remarqué qu’une ampoule de 50 watt peut générer un flux lumineux très différent suivant son type.
    Si une ampoule à incandescence classique (quoique n’étant plus disponible sur le marché) fournissait un flux de 700 lumens pour une consommation de 60 watts, une ampoule halogène peut fournir le même flux de 700 lumen avec seulement 47 watts, soit une différence de l’ordre de 30% de consommation électrique pour générer un même flux lumineux. On pourrait dire dans ce cas que l’halogène est 30% plus économe en électricité, l’efficacité lumineuse étant alors de 14,9 (700/47) pour l’ampoule halogène, contre 11,7 (700/60) pour l’incandescente classique.

  • Durée de vie. C’est la durée moyenne estimée de fonctionnement de la lampe, en nombre d’heures. Celle-ci peut présenter des variations très importantes, notamment en fonction de la qualité de fabrication, et des conditions d’utilisation (fréquence, température, refroidissement, …). C’est surtout un critère utile sur le coût à long terme de l’éclairage. En effet, plus la durée de vie est grande, moins souvent il faudra changer les lampes.
    Pour l’anecdote, l’une des premières lampes à incandescence mise au point par Edison, plus de 100 ans plus tard fonctionne toujours parfaitement (et en permanence), ce qui n’est pas le cas des webcams qui la filment, et qui, elles ont ont déjà du être remplacées plusieurs fois. Vous pouvez d’ailleurs la voir via ce lien: Livermore Centennial Light Bulb.Vous me direz que c’ était du temps où l’obsolescence programmée n’était pas d’actualité.

     

  • Longueur d’onde et fréquence. La lumière, qui est aussi une onde, peut ainsi être caractérisée par sa longueur d’onde et sa fréquence, qui va de l’ultra-violet (380 nm et 1016 Hz) à l’infra-rouge (760 nm et 1012 Hz). Cette longueur d’onde est importante pour notre santé et va dépendre du type de technologie utilisée pour créer cette lumière.
    La lumière que nous voyons est généralement un ensemble couvrant plusieurs longueurs d’onde.
    Les technologies utilisées peuvent créer des lumières avec des « concentrations » plus importantes dans une gamme de fréquences, et qui va influencer la couleur de cette lumière, par exemple, plus dans les bleus, ou dans les jaunes, …
    Les lasers sont généralement conçus pour générer une lumière dite monochromatique, ou sur une longueur d’onde bien précise.

  • Température ou degré Kelvin. Celle-ci est quelque part liée à la longueur d’onde, mais définit d’un point de vue éclairage la chaleur d’un type de lumière, de ses teintes.
    Contrairement aux idées reçues habituellement, plus la température exprimée en degré Kelvin est basse, plus la teinte est qualifiée de chaude. Une ampoule halogène se situe typiquement autour de 3000 K (chaude), une fluo-compacte de l’ordre de 4000 à 6000K (froide).
    Cette caractéristique définit en quelque sorte l’ambiance liée à l’éclairage, qui peut être bien différente dans une activité bien définie que dans un salon pour se détendre.

  • Incandescence – luminescence. La lumière est généralement produite selon ces deux grands principes. Dans les deux cas, l’énergie utilisée pour la produire peut être électrique.

    • L’incandescence est une émission de lumière via la chaleur (flamme, métal en fusion, soleil, …), typique des ampoules dites classiques ou halogènes (forte chaleur générée par celles-ci)

    • La luminescence est caractérisée par de la lumière émise sans changement de température, mais suite à une excitation (LED, néon, …)

Voici un petit tableau qui montre les relations entre longueur d’onde, fréquence et température, et où se situe la « lumière » au sein du spectre électromagnétique.

Caractéristiques du spectre électromagnétique
source: Wikimedia Commons

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Vous pouvez avoir des informations plus détaillées sur ces définitions via :

Définition lux, lumen; …
Couleurs

 

Éclairage et habitat santé, le confort visuel

Une des premières clés d’un éclairage propice au bien-être et à la santé est d’avoir un éclairage adapté aux différentes conditions d’utilisation des locaux.
Un bon éclairage doit permettre d’accomplir les activités diverses avec un maximum de confort et de sécurité. Généralement 6 critères de base contribuent à ce confort visuel :

  • absence d’éblouissement
  • éclairement suffisant
  • éclairement uniforme
  • absence de réflexion
  • absence d’ombre
  • rendu de couleurs
source: © J. Flémal – Architecture et Climat – Faculté d’architecture, d’ingénierie architecturale, d’urbanisme (LOCI) – Université catholique de Louvain (Belgique).

 

 

Absence d’éblouissement

Il semble évident que l’éblouissement est à éviter. Pourtant cette caractéristique est bien souvent négligée, et il est fréquent dans nos maisons de subir cet inconfort.

Celui-ci dépend beaucoup du type de luminaire utilisé et de son orientation. Une ampoule nue dans son champ de vision par exemple est particulièrement critique à cet égard.
L’éclairage dit « indirect » est généralement bien adapté pour réduire les risques d’éblouissement.

D’autres sources potentielles d’éblouissement sont les matériaux utilisés,  et les ouvertures sur l’extérieur comme les fenêtres ou portes.

 

Éclairement suffisant

Le niveau d’éclairement à prévoir devrait être adapté à un local, et aux activités qui auront lieu dans ce local (qui peuvent parfois demander des conditions très différentes).

Il peut sembler logique d’avoir besoin d’un éclairage différent pour effectuer une tâche telle un travail de précision, se maquiller ou se raser, éplucher une pomme de terre, lire un livre, se détendre dans un fauteuil, … ou simplement passer dans un corridor.
En fonction de ces activités, un nombre de lux est nécessaire pour leur pratique.
Les valeurs recommandées par type de local ou d’activité sont reprises dans divers règlements ou normes, comme la EN 12464-1 pour les lieux de travail.

À titre d’exemple (en lux):

  • Hall d’entrée, couloir, escalier, toilettes,  de 50 à 100
  • Sanitaires, 200-300
  • Cuisine, 200-500
  • Bureau, 500
  • Séjour, salon, 100-300
  • Salle à manger, 100-200
  • Chambres, 100-200
  • Buanderies, cave, débarras, etc. 50-100

Ceci dit, il y a plusieurs moyens pour générer ce nombre de lux qui dépend directement du nombre de luminaires, et de la « puissance » lumineuse de chacun d’eux.

D’autre part, le luminaire en tant que tel a aussi une importance prépondérante dans la quantité de lumière qui arrive exactement là où il faut (concentration, diffusion, absorption, …)

Il peut être judicieux de placer plusieurs points lumineux de caractéristiques différentes afin d’avoir toute la flexibilité voulue pour couvrir les différents desiderata d’utilisation du lieu.

L’avis d’un spécialiste peut parfois s’avérer bien utile.

Éclairement uniforme

Un éclairement uniforme dans toute la zone d’activité propre va éviter aux yeux de devoir sans cesse s’adapter aux variations d’éclairement, et donc de les fatiguer inutilement.

Pour ce critère, il faut tenir compte non seulement de l’uniformité d’éclairement en lux (incluant l’absence de scintillement, …), mais aussi de l’uniformité de couleur de cet éclairage, et entre le travail, zone de travail, et l’environnement (support, murs, …)

Absence de réflexion

Vous avez certainement déjà été incommodé par des réflexions sur votre écran, …

Ces réflexions sont désagréables, et empêchent de voir correctement et précisément, vous forçant souvent à ajuster votre position, voire à vous mettre dans une position inconfortable, …
Elles doivent donc être évitées autant que possible.

Une petite astuce pour évaluer leur présence est de placer un miroir dans son espace de travail. Si vous y voyez un luminaire ou une fenêtre, vous serez sous l’influence de leurs reflets.

Gestion des ombres

La présence d’ombre peut être très gênante dans certaines activités, tout particulièrement quand elle se met du « mauvais » côté, pour la lecture, l’écriture ou toute tâche de précision.

Évitez donc pour ces situations un éclairage de dos, du mauvais coté de la main, ou trop focalisé.

Rendu de couleurs

Sous cette appellation, nous trouvons deux caractéristiques, la reconnaissance des couleurs à proprement parler, et l’ambiance crée par la lumière, de froide à chaude.

Ce critère dépend très fortement du type de lampes et de luminaires utilisés, ainsi que des couleurs, des objets, murs, plafonds et sols environnants.

Suivant le type d’éclairage utilisé, l’objet regardé peut sembler avoir des couleurs différentes. En général, le but est d’avoir un rendu de couleur le plus proche possible de celui visible en lumière naturelle.
Il peut bien sûr y avoir des exceptions. Si vous voulez mettre en valeur vos minéraux fluorescents par exemple, vous utiliserez un éclairage adapté pour créer cet effet. Dans ce cas, soyez doublement prudent pour éviter les longueurs d’ondes nocives à votre santé, car là, c’est le domaine des UV (ultra violets). Demander l’avis d’un spécialiste le cas échéant.

Les teintes chaudes (+/- 3000K) sont généralement recommandées pour l’éclairage de séjours ou lieux de détente, …

Les teintes froides (+/- 5000K) quant à elles sont privilégiées pour les éclairements où les performances visuelles sont élevées, alors que les teintes intermédiaires (+/- 4000K) concernent plutôt les travaux techniques.

L’avis d’un spécialiste pour vous conseiller sur tous ces aspects, adaptés à votre habitation peut s’avérer bien utile.

Vous trouverez des informations plus complètes relatives à ces différents critères via ces liens :

Confort visuel (site assez complet sur le sujet avec de nombreuses illustrations)

Code de Bonne Pratique en Eclairage Intérieur

Info – fiches pratiques (résumé succinct)

Dossier éclairage intérieur – technique (pour les fans du technique)

Voilà déjà pas mal d’informations à digérer, je vous propose de faire une petite pause maintenant.
Dans le prochain article, nous passerons en revue les différents types d’éclairage avec leurs avantages et inconvénients en rapport avec notre bien-être.

En attendant, quelles sont vos expériences (bonnes ou mauvaises) de l’éclairage en relation avec votre confort?
Si vous avez des questions que vous voudriez voir aborder dans la suite, allez-y, posez les, via les commentaires ci-dessous pour en faire profiter tout le monde, ou via ce lien contact de manière plus confidentielle. Je ferai de mon mieux pour y répondre.

À bientôt pour la suite.

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Comments

    • Nadia
    • 22 septembre 2013
    Répondre

    Bonjour Jean-Louis,

    l’éclairage dans la maison c’est important en effet. Si on n’y prend pas garde ce sont nos yeux qui en pâtissent. Et on ne s’en rend pas toujours compte.
    Parfois c’est un vrai casse-tête pour arriver à trouver la bonne lampe et le bon endroit.

    Bon, je vais éteindre les lumières et aller me coucher.

    A bientôt
    Nadia
    Nadia Articles récents…Diagnostic Alzheimer, un espoir pour demainMy Profile

    1. Répondre

      Bonjour Nadia,

      Oui, l’éclairage cela a l’air tout simple, juste une ampoule à mettre.
      Mais avoir un bon éclairage, et sain, c’est une autre paire de manches. Il y a de nombreux points sur lesquels porter son attention, et puis il faut ensuite s’y retrouver dans la jungle de toutes les possibilités.

      Bonnes lumières donc…

    • sandie
    • 19 mai 2014
    Répondre

    j’aime ce doc

    • ELOUAN
    • 13 septembre 2017
    Répondre

    super site ça nous a permis de nous renseigner beaucoup sur un exposer sur le confort visuel 🙂

    merci!!!!!

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